Le boom de la location saisonnière a beaucoup fait parler (et écrire !) ces dernières années et notamment les multiples tentatives de réguler Airbnb qui en est le symbole le plus représentatif.
Il est vrai que le développement anarchique de cette activité a changé le paysage de nombreuses villes touristiques jusqu’à excéder les résidents locaux qui ont poussé leurs représentants à intervenir pour freiner cette explosion, sans succès incontestable jusqu’à présent mais … cela pourrait changer !
Un développement sans garde-fous.
Ainsi Airbnb, créé en 2008, comptait déjà dans le monde 6,6 millions de logements ouverts à la location fin décembre 2022, soit 16 % de plus que l’année précédente (sans compter la Chine).
Et bien évidemment d’autres acteurs tels booking, Abritel, … ont bénéficié de cet engouement en France pour des hébergements offrant plus d’indépendance, d’espace et de confort, encore plus plébiscités à la suite de la pandémie Covid19.
Il suffit d’ailleurs de citer le nombre actuel de plus de 5 000 conciergeries en France, spécialisées dans la gestion des réservations, de l’accueil et du ménage, pour réaliser l’ampleur du phénomène dont Glenn Fogel, patron de Booking, estime qu’il devrait quadrupler d’ici 2030 !
Des mesures insuffisantes ?
Les différentes mesures imaginées pour plafonner le nombre d’hébergements de tourisme se sont ainsi multipliées, de plus en plus contraignantes, et au risque de freiner un développement touristique souvent essentiel à la survie de certaines régions.
Plafonnement du nombre de nuitées autorisées pour un hébergement occasionnel, obligation d’enregistrement en mairie, limitation du nombre d’hébergements selon les zones et quartiers de certaines villes, alignement de l’imposition des locations saisonnières sur la location longue durée, augmentation de la taxe foncière sur les résidences secondaires (souvent louées occasionnellement !), … se sont pourtant révélées inefficaces pour juguler le phénomène !
Mais c’est surtout la mise en place de l’autorisation préalable de changement d’usage dans certaines communes, avec parfois une obligation de « compensation » qui semblent avoir quelque peu contrarié ce basculement de nombreux logements loués en longue durée et de résidences secondaires vers la location touristique.
Une mesure radicale !
Le phénomène (et ses travers) s’étendant sur toute la planète, il est évident que toutes les tentatives visant à le contenir sont scrutées par toutes les autorités des zones affectées.
Ce sera le cas de la mise en œuvre et des résultats d’une mesure radicale, souhaitée par les autorités de Barcelone, souvent citée comme exemple de ville « étouffée » par le tourisme : l’interdiction de la location de logements aux touristes d’ici cinq ans, un précédent qui pourrait bien faire tache d’huile et mettre fin au développement exponentiel de Airbnb et consorts !