Propriétaire bailleur, vous avez trouvé un candidat locataire, dossier complet, revenus corrects, garant solide… et pourtant, un petit réflexe vous titille : « Et si je tapais son nom dans Google ou sur LinkedIn ? »
Bonne ou mauvaise idée ? Dans un monde où la trace numérique est devenue notre deuxième carte d’identité, la tentation est grande. Mais attention, entre information utile et intrusion, la frontière est mince !
Une vérification rassurante !
Il est vrai qu’un dossier locataire complet et « prometteur » suffit pour la plupart des bailleurs à les rassurer, même si la fraude est toujours possible et qu’un dossier, et même une rencontre lors de la visite du bien, ne garantissent pas que le candidat possède toutes les qualités attendues d’un « bon » locataire.
Ainsi une activité professionnelle visible (LinkedIn, site d’entreprise, …) peut informer et rassurer le bailleur quant à la cohérence de son dossier (concordance avec les bulletins de salaire, contrat de travail, …) mais aussi sur le sérieux du candidat, son style de vie et son sérieux.
Et une activité sur les réseaux sociaux révèle souvent des comportements et/ou des activités qui complètent le « profil » et le dossier du candidat, à son avantage ou bien inquiétants sur sa capacité à honorer ses obligations : régler son loyer dans la durée, respecter le bien ainsi que le voisinage tel un « bon père de famille » !
Oui mais …
Bref, une petite enquête numérique peut sembler être une assurance supplémentaire dans un contexte où les impayés inquiètent de plus en plus les propriétaires mais aussi les risques de dégradation du bien ou de mauvaise cohabitation avec le voisinage.
Bien sûr tout ce qui est en ligne n’est ni vrai ni représentatif ; la photo d’un candidat déguisé et éméché lors d’une soirée arrosée datant de plusieurs années ne dit rien de sa solvabilité en 2025 et un profil “trop festif” ou une opinion exprimée sur un réseau social ne devraient donc pas conditionner l’accès à un logement.
D’ailleurs cette pratique soulève des enjeux éthiques et juridiques majeurs car fouiller dans la vie numérique d’un candidat locataire, c’est franchir une frontière entre sphère privée et évaluation professionnelle et ce type de filtrage favorise les candidats locataires hyperconnectés tout en invisibilisant ceux qui, par choix ou précaution, laissent peu de traces en ligne.
Donc avec modération !
A une époque où presque tout est digital, considérer l’empreinte numérique d’un candidat comme un “reflet de fiabilité” paraît logique mais présente un risque de discrimination inconsciente (jugement sur une apparence, une opinion, un détail hors sujet, …) et surtout franchit une zone grise entre vigilance et curiosité déplacée.
Alors, faut-il enquêter sur les futurs locataires comme un détective privé du dimanche ? Disons que rien ne remplace un bon vieux dossier solide et une assurance loyers impayés et n’oublions pas que, si on appliquait cette démarche à nous-mêmes on découvrirait peut-être que l’on n’est peut-être pas perçus … tel que ce que l’on pense être !