Construction immobilière : la soupe à la grimace !  

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Publié par Wizi le 19/03/2023, modifié le 20/03/2023.

           Le salon de l’immobilier neuf des 17, 18 et 19 Mars à Paris est souvent l’occasion pour les professionnels de l’immobilier, constructeurs, promoteurs et prestataires de services, de faire un bilan global de la situation économique de leur branche d’activité.

           Et cette année ces professionnels font grise mine car leur secteur est en souffrance, pas seulement pour un problème d’offre OU de demande mais, de manière inhabituelle, à cause d’une double crise de l’offre ET de la demande !

Des chiffres alarmants

           Avec seulement 96 000 ventes en 2022 et une tendance à la baisse qui se confirme en ce début de 2023 la construction de maisons neuves affiche ses plus mauvais résultats depuis plus de 15 ans, enregistrant une baisse de plus de 30% de son activité par rapport à 2022.

           Le logement collectif neuf, qui s’était redressé en 2021 après une chute de plus de 20% en 2020 (pour cause de pandémie), chute de plus de presque 15% en 2022 avec une tendance baissière encore plus prononcée au dernier trimestre.

           Ainsi, d’après la FFB (Fédération Française du Bâtiment), le logement neuf a perdu en une année 71 000 ventes, réparties en 44.000 maisons individuelles et 27.000 logements collectifs.

Une pénurie de l’offre … ET de la demande !

           Le fléchissement de l’offre est la conséquence des pénuries et difficultés d’approvisionnement post-pandémie, du renchérissement des matériaux de construction, mais aussi des difficultés de recrutement constatées dans tous les secteurs et enfin de l’intégration dans les process de construction de la nouvelle norme de construction RT 2020 entrée en vigueur le 1° janvier 2020.

           Mais parallèlement la demande de logement se trouve bridée par des taux d’intérêt d’emprunts immobiliers en forte augmentation depuis plusieurs mois, par un taux d’usure qui ne laisse pas suffisamment de marge aux banques prêteuses et enfin un pouvoir d’achat grignoté par une inflation inédite depuis des décennies.

           C’est ainsi par exemple que de nombreux ménages se voient contraints d’abandonner ou de revoir à la baisse (prix et surface) leur projet immobilier face à des prix qui ne fléchissent pas encore et des partenaires bancaires plus exigeants en matière de taux d’endettement et de niveau d’apport.

Et pourtant le besoin est là !

           Pourtant le besoin de nouveaux logements se fait criant, même si les estimations de la quantité de logements neufs nécessaires au pays fait régulièrement débat entre les professionnels de l'immobilier qui l’estiment à 500 000 et la cour des comptes qui se « contenterait » de 370.000.

           Car il est vrai que le phénomène de décohabitation, c’est-à-dire la diminution du nombre de personnes par ménage (liée aux divorces notamment) et les logements laissés vacants (faute de rénovation par exemple) génèrent maintenant des besoins de logements neufs qui dépassent ceux induits par la faible croissance démographique.

           Coûts de construction en hausse, pouvoir d’achat en berne, partenaires bancaires frileux, ne reste qu’une intervention de l’état, que les professionnels appellent de leurs vœux, pour déverrouiller le marché et relancer un accès au logement essentiel pour tous, propriétaires et locataires.

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