Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a communiqué, au début de ce mois de novembre, sa volonté de ne plus augmenter ses taux directeurs après, tout de même, dix hausses consécutives depuis l’été 2022.
Il estime en effet que la bataille contre l'inflation est en train d’être gagnée au sein de la zone euro, ce qui justifie, à ses yeux, de ne pas procéder à un nouveau resserrement de la politique monétaire européenne.
Un épisode morose
L’arrêt de la hausse des taux directeurs devant mécaniquement juguler celle des taux d’emprunts immobiliers, cette nouvelle a été accueillie avec soulagement par les acteurs du secteur immobilier.
Car il faut dire que depuis quelques mois les mauvaises nouvelles s’accumulaient, de la chute de la construction neuve (à peine 90.000 logements neufs construits cette année, soit deux fois moins qu'une année normale) à la baisse drastique des transactions (moins de 1 million cette année soit une baisse de plus de 15% sur un an), en passant par la raréfaction du parc immobilier locatif (plus de 20% de baisse sur un an selon le groupe SeLoger).
Et les conséquences de ces dégringolades ne se sont pas fait attendre avec plus de 300 000 emplois menacés d’ici 2025 dans le bâtiment et métiers induits, des faillites d’agences immobilières (plus de 500 depuis le début de l’année), des difficultés financières pour les notaires et mandataires et même des municipalités confrontées à la diminution des droits de mutation (- 300 millions d’euros pour le budget de la seule ville de Paris).
Des signes encourageants
Autant dire qu’un premier signal positif tel que la fin de l’envolée des taux directeurs était inespéré, d’autant que les taux des banques se stabilisent déjà (et même commencent à baisser) et qu’elles semblent vouloir revenir sur le marché pour recommencer à prêter !
En outre la croissance éperdue des prix dans l’immobilier semble enfin marquer le pas avec des diminutions de prix disparates selon les régions et les villes mais qui confirment malgré tout une tendance certaine à la baisse.
Une baisse d’autant plus importante qu’il faut également intégrer que parallèlement les salaires et retraites ont globalement augmenté jusqu’à flirter avec le taux de l’inflation, ce qui fait qu’un bien vendu au même prix qu’il y a un an a déjà subi une baisse de prix de 5 à 6 points liée à l’inflation !
Un optimisme mesuré
Plus de capacité d’emprunt pour les acheteurs et des prix de vente revenant (doucement !) à des niveaux plus raisonnables (alignés avec le pouvoir d’achat de plus de particuliers), étaient des conditions nécessaires pour desserrer la corde qui étranglait le secteur immobilier.
Espérons qu’elles seront suffisantes pour initier la relance d’un secteur d’activité qui s’inscrit dans la durée et demande de la stabilité, mais se retrouve à contrario bousculé par de nombreuses normes, règles et contraintes, souvent incompatibles avec le « temps long » nécessaire aux investissements.