Des inondations à la sécheresse !

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Publié par Wizi le 10/03/2025, modifié le 15/03/2025.

     Alors que ces derniers mois ont vu des épisodes pluvieux particulièrement intenses et continus, avec des inondations exceptionnelles, il semble prématuré de parler de fissurations des bâtiments sous l’effet de la sécheresse !

     Et pourtant cette séquence « humide » fait gonfler les sols argileux jusqu’à saturation, prélude à une future rétractation qui, dès la prochaine sécheresse, déstabilisera les fondations et lézardera les murs.

Un phénomène qui s’amplifie !

     Car plus le différentiel d’humidité entre les périodes humides et sèches est important et se reproduit fréquemment, plus grandes seront les variations de volume des terrains argileux, avec pour corollaire une amplification des désordres causées aux structures.

     Et ce phénomène de "gonflement-retrait des argiles" s'étend rapidement dans le pays, à tel point que la Cour des comptes estime qu’une maison sur deux en métropole présente aujourd'hui un risque de fissures, soit plus de 10 millions de logements. 

     C’est ainsi que sur les 20 dernières années, les déclarations de sinistre en lien avec les sécheresses ont plus que doublé avec un coût estimé de plus de 2 milliards d'euros chaque année à l'horizon 2050 pour adapter le parc immobilier, contre environ 700 millions d'euros précédemment.

Des coûts qui s’envolent !

     Pas étonnant donc que le coût de telles catastrophes grimpe rapidement d’autant que les travaux à engager pour sécuriser une habitation touchée sont importants : micropieux ou longrines pour conforter les fondations, injection de béton liquide pour soutenir une dalle flottante, réfection des murs extérieurs (crépis, peintures, …), parfois même réfection des sols et murs intérieurs, …

     Ainsi, pour 2023, les assureurs français ont encore dû débourser 6,5 milliards d'euros pour indemniser les victimes des tempêtes, des inondations mais aussi les propriétaires de maisons fissurées par la sécheresse (environ 1 milliard d’euros !), ce qui explique le nombre de contrats résiliés d’office par les assureurs pour cause de sinistralité importante ou de risques élevés.

     Car il s'agit de la troisième année la plus onéreuse en termes de sinistralité climatique après 1999 (13,8 milliards d'euros) et 2022 (10 milliards d'euros dont 3,5 milliards d'euros pour la seule sécheresse).

Une réaction timide ?

     Il ne faut donc pas être étonné de la réticence des assureurs à prendre en charge financièrement ces sinistres particulièrement onéreux et on imagine alors sans peine le désarroi de milliers de propriétaires victimes de la sécheresse, démunis face aux compagnies d’assurances tentées de limiter l’impact financier qui leur incombe.

     C’est pourquoi, face à l'emballement des phénomènes climatiques, le gouvernement a décidé d'augmenter au 1° janvier 2025 le taux de la cotisation relative à la couverture des catastrophes naturelles de 12 % à 20 % sur les contrats d'assurance de dommages aux biens (habitation et professionnels) … sans garantie que cela suffise ! 

   

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