« Loue appartement de 55 m2, lumineux, exposition Est, effet apaisant prouvé avec réduction du stress, baisse du rythme cardiaque et de la tension attestés, sommeil profond garanti, … ».
Une telle annonce immobilière prêterait à rire si chacun d’entre nous ne ressentait pas, dès le début de la visite d’un bien à louer ou acheter, une première impression que « ça ne va pas le faire ! » ou, au contraire, une sensation de bien-être !
Un choix irrationnel ?
En effet, bien au-delà des critères prédéfinis qui devraient objectivement dicter le choix d’un futur lieu de vie, nous savons tous (et les professionnels encore plus !) que, plus que la raison, c’est souvent le cœur qui parle et emporte la décision !
Mais ce « coup de cœur » si souvent invoqué pour justifier un choix surprenant face à une superbe salle de bains qui gomme le manque de surface, ou devant une grande terrasse qui fait oublier l’exiguïté de la chambre à coucher, n’est pas le seul coupable de nos renoncements aux critères précédemment qualifiés d’incontournables.
Car bien d’autres facteurs influent sur notre perception immédiate du lieu et influencent notre cerveau, nos émotions et … notre comportement.
La neuro-architecture.
Ce sont ces facteurs qui sont étudiés et exploités dans la neuro-architecture, une discipline qui repose sur des faits et expérimentations issues des neurosciences cognitives (perception, mémoire, attention…), de la psychologie environnementale, et du design sensoriel.
Car, bien après cette première « bonne » impression lors de la visite, ces facteurs influeront sur le confort et le bien-être de l’occupant dont on estime qu’il y passera entre 80 et 90 % du temps où il sera éveillé, et même au-delà en cas de télétravail.
C’est ainsi que l’éclairage, les matériaux, les couleurs, une vue dégagée, une isolation sonore, des formes courbes plutôt qu’anguleuses, … et même la hauteur sous plafond auront une influence sur notre santé émotionnelle et même mentale.
Productivité et … santé.
Les entreprises se sont approprié ces concepts depuis déjà longtemps, le bien-être physique (ergonomie) mais aussi émotionnel sur le lieu de travail ayant fait la preuve de son impact sur la productivité.
Mais les concepteurs de lieux d’habitation gagneraient également à exploiter l’environnement architectural pour, au-delà du simple confort, favoriser le bien-être et même, comme le prétendent certains, le mieux-être dans des lieux dont on dit qu’ils … soigneraient !