DPE : une nouvelle série Netflix ?

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Publié par Wizi le 06/07/2025

         Après une pause pendant le mois de Juin, la lettre de Wizi revient, chaque dimanche, après avoir intégré les nombreux retours que vous, lecteurs, m’avez gentiment adressés.

         Je dois donc tout d’abord vous remercier pour vos encouragements, suggestions et remarques qui me permettront d’aligner encore plus le contenu de cette lettre avec vos attentes avec, pour commencer, … une fois encore le DPE qui n’en finit plus de faire parler de lui et d’excéder tant de propriétaires !

Les épisodes passés.

             Il faut tout d’abord rappeler que cette série aux rebondissements dignes des meilleures productions de Netflix a été enfantée par la loi climat et résilience, publiée au Journal officiel le 24 août 2021, avec pour objectif de réduire l’empreinte carbone du pays où le logement pèse pour 18% des émissions de CO2.

            Je ne reviendrai pas en détail sur les épisodes relatant le lancement chaotique de ce chantier pharaonique, les doutes sur l’efficacité d’une méthode qui prétend calculer les consommations futures d’un logement au détriment d’une ancienne méthode basée sur les consommations réelles passées, les corrections nécessaires pour éviter de pénaliser les petites surfaces et le chauffage électrique (bas carbone en France car d’origine nucléaire !) en faveur du gaz (émetteur de CO2 !), ...

           Mais, en ajoutant à ce tableau déjà alarmant les épisodes liés à la filière des diagnostiqueurs (diagnostics non reproductibles, fantaisistes, frauduleux, de complaisance, …), et ceux racontant les « aventures » des propriétaires confrontés à MaPrimRénov’, le dispositif d’aide financière mis en place par l’Etat, on se doutait bien qu’une nouvelle saison de la série DPE allait s’ouvrir !

Les épisodes en cours.

            On aurait donc pu imaginer une pause pour un dispositif entaché par de si nombreux dysfonctionnements, d’autant que les conséquences sur le marché immobilier devenaient perceptibles avec une raréfaction de l’offre locative due à l’interdiction dès janvier 2025 de louer les logements classés G sur leur DPE mais aussi une déstabilisation du marché de la transaction, de nombreux propriétaires baissant les bras et se débarrassant de leur bien.

           Mais, rebondissement, les « scénaristes » ont préféré cibler le dispositif d’aide MaPrimeRénov' (raison invoquée : encombrement et excès de fraudes dixit l’Etat, budget raboté et presque déjà consommé dixit … !) en limitant le dépôt des dossiers dès le 23 juin 2025 (jusqu’au 14 septembre 2025 ?) à seulement certains travaux et surtout en excluant les travaux d’ampleur, laissant aussi bien les professionnels que les propriétaires dans l’expectative !

          C’est ainsi que, pour lutter contre les 70 000 DPE (sur 4 millions) frauduleux ou de complaisance (sans compter les diagnostics erronés !), un arrêté du 16 juin 2025 prévoyait qu’à compter du 1er juillet 2025 l’attestation de certification comporterait un QR code, attribué individuellement à chaque diagnostiqueur, pour que le particulier puisse vérifier qu’il est bien toujours certifié et que le certificat présenté n’est pas un faux.

         Dans un deuxième temps, au 1er septembre, un deuxième QR code serait apposé sur le DPE lui-même pour contrôler que le document soit bien valide, mais … nouveau couac (ou rebondissement !) les QR codes ne seraient finalement prêts qu’à l’automne.

Le final ?

         Pas étonnant donc que le dernier rapport de la Cour des comptes sur le DPE, publié le 3 juin, fustige le projet dans ses différentes composantes et pointe « une mise en œuvre à la fois imparfaite dans sa conception, incertaine dans son exécution et contre-productive dans ses effets ».

        Il serait donc bien présomptueux de prétendre savoir ce que les « scénaristes » ont imaginé pour la suite de cette série mais, au risque de devenir un « spoiler » et de vous gâcher le final, il semblerait que (non, c’est sûr !) un nouvel épisode s’écrive sur la base d’un DPE européen issu de la directive EPBD dont les dispositions devront être intégrées dans le droit national de tous les États membres d’ici le 29 mai 2026.

       A suivre … j’ai hâte !

   

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