Freiner Airbnb : pas suffisant !  

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Publié par Wizi le 05/06/2023, modifié le 28/06/2023.

         Les initiatives des élus locaux inquiets de la raréfaction des logements pour les résidents locaux se multiplient pour endiguer l’essor de la location saisonnière qui met à mal le tissu social de leurs régions.

           Car la situation est telle que le gouvernement, par la voix d’Olivier Klein, le ministre délégué à la Ville et au Logement, puis maintenant des députés, avec le dépôt de la proposition de loi n° 1176 visant à remédier aux déséquilibres du marché locatif en zone tendue (déposée le 28 avril 2023), se sont emparés du problème, mais n’est-ce pas un peu tard ? 

Un envahissement des lieux touristiques

         Car la proportion des logements dans certaines zones touristiques atteint des niveaux tels que les villes concernées deviennent inhabitables pour les résidents permanents, tant pour la rareté des biens à louer que pour le prix des loyers et des biens à vendre.

         C’est ainsi que dans certaines zones les biens en location saisonnière se sont tellement multipliés qu’ils concernaient, déjà en juin 2021, jusqu’à 30% des logements du centre-ville ancien de Saint Malo.

         Il faut dire également que, dans les régions touristiques du littoral, ce phénomène se conjugue au développement parallèle des résidences secondaires qui, par exemple dans certaines des 24 communes les plus attractives du pays basque, comptent jusqu’à 50% des logements existants.

Freiner ne suffit plus

         Difficultés pour se loger qui poussent les locaux à s’éloigner des lieux touristiques (alors que beaucoup y travaillent !), obligation de quitter son logement pendant la saison d’été pour laisser la place aux touristes, transformation des services basiques et des commerces en services de loisirs, désertification des villes hors saison, … la liste des griefs portés à l’encontre de la location saisonnière n’en finit pas de s’allonger.

         Il est vrai que le problème n’est pas si simple car, si un tourisme effréné change le visage d’une ville, il est aussi acteur de son développement, illustration typique de la citation de Bossuet selon qui : « Dieu se moque des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes ».

         Mais la situation est devenue si explosive dans de nombreuses zones touristiques que la question n’est plus de contenir cette confiscation des logements par la location saisonnière mais d’inverser la tendance pour restaurer une vraie vie locale.

Inverser la tendance

         Application du régime de changement d’usage et de la réglementation en matière de sobriété énergétique, limitation du nombre de nuitées, plafonnement du taux de locations saisonnières, évolution d’un régime fiscal « trop » favorable, … toutes ces incitations à ne plus basculer un logement de longue durée en location saisonnière ne suffiront pourtant pas à rétablir l’équilibre perdu.

         C’est ainsi qu’il est plutôt envisagé maintenant de légiférer pour tenter de ramener certains logements dans le parc locatif longue durée, incitation qui pourrait prendre la forme d’une réglementation fiscale drastique et si avantageuse qu’elle deviendrait « irrésistible », d’autant qu’elle se combinerait avec les freins évoqués plus haut. Certains élus et associations y pensent déjà, donc … à suivre !

   

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