Immobilier atypique : tant pis pour les grands ?  

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Publié par Wizi le 21/02/2023

           Les multiples contraintes que subissent les propriétaires bailleurs (taxes, blocage des loyers, exigences de sobriété énergétique avec interdiction de louer, …) les poussent de plus en plus à vendre leur bien.

           Cette désaffection pour le marché du locatif assèche un peu plus une offre locative déjà malade de la croissance continue du marché de la location saisonnière et implique de nouvelles initiatives pour la soutenir.

Plus bas de plafond ?

           Ainsi, plusieurs signaux laissent à penser que la hauteur des logements pourrait être une nouvelle piste pour remettre sur le marché des logements jusqu’ici interdits à la location car ne respectant pas la hauteur sous plafond minimale de 2,20 mètres imposée par la loi.

           Pour exemple, on a beaucoup entendu parler de cette annonce de vente d’un appartement parisien bien situé mais que le vendeur décrivait « idéal pour une personne d’1,60m ou moins, plutôt souple afin de profiter pleinement de la totalité de l’espace ». Car la pièce sous les toits réservée au couchage ne pouvait convenir (sans contorsions) à un plus grand gabarit !

           Le tabou des 2,20 m minimum est donc en train de fléchir car, non seulement cette annonce n’est pas exceptionnelle mais un projet de décret, examiné en fin janvier par le Conseil national de l'habitat, projetait même d’autoriser à la location des logements dont la hauteur sous plafond serait de seulement 1,80 m.

Une annonce malheureuse ?

           Devant le tollé soulevé par plusieurs associations, le gouvernement a prétexté une erreur de rédaction et promis de respecter dans le futur texte la règle des 2,20 m en deçà de laquelle un logement ne peut être considéré comme décent.

           Il faut dire que la Fondation Abbé-Pierre a eu beau jeu de préciser qu’une enquête de 2020 précise que la taille moyenne des Français avoisine les 1,75 m et que donc une large partie de la population ne pourrait se tenir debout dans de tels logements.

           Réelle volonté de changer les règles, maladresse rédactionnelle, chacun en retiendra sa propre explication, mais une chose est sûre, le sujet a été évoqué et donc la piste n’est peut-être pas sans avenir !

Un marché à sauver !

           Car l’évolution du marché locatif donne des sueurs à plus d’un professionnel et les autorités ne peuvent laisser sans réagir l’offre de logements se tarir à un tel niveau, d’autant que la construction de logements neufs n’est pas en pleine forme.

           Cette piste permettant (modestement !) d’élargir l’offre de logements ne semble donc plus d’actualité mais il est certain que d’autres idées vont devoir émerger pour arrêter l’hémorragie actuelle : report de l’interdiction de louer des passoires thermiques, délais supplémentaires pour engager les travaux, aides complémentaires de l’état, durcissement des règles de location saisonnière, … ?

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