Depuis 20 ans le parc de logements vacants a doublé pour atteindre plus de 3 millions de logements non occupés mais destinés à l’usage d’habitation.
Alors que la pénurie de logements en location longue durée s’amplifie et que les Français rencontrent de plus en plus de difficultés pour se loger, ce parc de logements vides pourrait apparemment couvrir la demande … mais semble pourtant condamné à croitre !
Une situation paradoxale !
Les raisons de la vacance de ces logements sont bien évidemment multiples : en attente de relocation ou de vente, en cours ou en attente de travaux, mal situés car trop éloignés des services et bassins d’emploi, ou encore trop dégradés pour être habités.
Si la vacance est donc plus importante en pourcentage dans les territoires les moins attractifs, il n’en reste pas moins qu’un nombre important de biens libres se situent dans des zones plus favorisées. Selon l’INSEE, plus de 400 000 logements seraient vacants dans toute l’Ile de France, et plus de 600 000 dans les 50 villes de métropole les plus peuplées.
Ainsi, même si une bonne moitié de ces biens se révélaient inadaptés, il n’en reste pas moins qu’il y a là un parc qui permettrait à de nombreuses familles de se loger.
Une situation condamnée à empirer ?
La hausse de la taxe annuelle sur les logements vacants en 2023 (12,5 % à 17 % la première année, 25 % à 34 % les années suivantes) et son extension à plus de territoires avaient pour objectif de corriger cette situation, mais elle n’ont pas été suffisamment dissuasives.
Mais, pire encore, il faut probablement s’attendre maintenant à un aggravement de la situation au vu du comportement de propriétaires découragés devant l’extension du plafonnement des loyers mais surtout en réaction aux futures interdictions de louer les passoires énergétiques.
Car, pour nombre d’entre eux, la remise aux normes de sobriété énergétique de leurs biens s’avère un vrai casse-tête. Coût des travaux que tous ne peuvent assumer, diagnostics de performance énergétique (DPE) controversés, rénovation problématique (copropriétés, immeubles historiques, bâtiments très anciens, …), pénuries de matériaux et de main- d’œuvre, … les difficultés s’accumulent au point que beaucoup se découragent !
Une réelle inquiétude
Pour ces propriétaires la vente est alors une option mais face à une décote de plus en plus incontournable (l’estimation du coût des travaux de remise à niveau énergétique étant bien évidemment défalquée de la proposition de prix de l’acheteur !), beaucoup vont préférer conserver leur bien en l’état ou prendre le temps de la vente ou de la rénovation.
Ce sont donc bien plus de biens louables qui vont sortir du parc locatif, déjà extrêmement tendu, et devenir vacants … en attendant des jours meilleurs !