Nous avons récemment abordé la mise en œuvre de la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN) et son incidence sur un habitat individuel promis à devenir exceptionnel sinon carrément proscrit ! De l'individuel au collectif
Mais cette loi ne se limite pas à privilégier le collectif pour les nouvelles constructions, elle encourage aussi une densification de l’habitat déjà existant, devenu l’objet d’une chasse aux m².
Utiliser l’existant !
Pour rappel, la loi ZAN vise à limiter l'artificialisation des sols en France, avec pour objectif d'atteindre une artificialisation nette nulle d'ici 2050, en préconisant l'optimisation des surfaces déjà construites pour réduire l'étalement urbain et préserver les espaces naturels, agricoles et forestiers.
Réutiliser des terrains déjà artificialisés (friches industrielles, parkings, …), favoriser la construction et la densification au sein de zones déjà urbanisées, privilégier les projets de surélévation, de réhabilitation ou de transformation de bâtiments existants (bureaux, bâtiments administratifs, …) sont les principaux axes dessinés par la loi.
On devrait donc voir fleurir, plutôt que de nouveaux lotissements de pavillons individuels, des projets d’habitats collectifs, de réhabilitation de bâtiments existants et de surfaces déjà artificialisées, … mais pas seulement !
Partager l’existant !
Car densifier l’habitat revient à concentrer les habitants et incite donc au partage de l’espace, mais aussi des équipements, favorisant l’émergence d’habitats partagés où certains moyens sont mutualisés.
C’est ainsi que seront favorisés les projets d’habitats participatifs, d’écoquartiers, de résidences partagées disposant d’espaces communs (buanderie, atelier de bricolage, chambres d’amis, potager, salle de jeux, ...) mutualisés entre les différents foyers, tels qu’on en trouve en Suède et en Suisse dans nombre d’immeubles résidentiels.
Et cette tendance à un partage accru de l’espace et des ressources s’aligne avec l’orientation d’une partie de l’opinion publique vers un modèle sociétal plus respectueux de la nature et plus sobre et, après le totem de la maison individuelle, pourrait bien remettre en question … celui de la résidence secondaire ?
Une révolution sociétale ?
En imposant une refonte des Plan Locaux d’Urbanisation (PLU), la loi ZAN réoriente les pratiques d'aménagement vers une utilisation plus efficiente et durable des surfaces déjà bâties, limitant ainsi l'extension urbaine et préservant les espaces naturels.
Mais, en concentrant les habitants, elle favorise aussi un changement de pratiques de la vie en collectivité en incitant au partage, et pourrait bien bouleverser certaines de nos habitudes et certitudes !