La fin du rêve de la maison individuelle ?

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Publié par Wizi le 16/09/2024

          En 2023 on n’a construit que 66 800 maisons en France alors qu’en moyenne, entre 2007 et 2022, plus de 120 000 maisons sortaient de terre chaque année.

          Avec une projection du pôle habitat à la Fédération Française du Bâtiment (FFB) de 50 000 constructions pour 2024, et donc un niveau de production des années 90, le rêve de beaucoup de français s’éloigne ainsi encore un peu plus de la réalité, mais c’est peut-être voulu !

Des difficultés économiques.

          Car le modèle du pavillon individuel en lotissement (ou non !) a vécu et le slogan de Nicolas Sarkozy qui, lors de son mandat présidentiel, souhaitait une France de propriétaires semble déjà lointain.

          Il faut convenir que les embûches se sont multipliées ces dernières années pour contrecarrer le rêve de millions de français : fin du prêt à taux zéro, explosion des coûts des matériaux, explosion du prix du foncier, taux d’intérêt élevés, …

          Mais, au-delà de la conjoncture économique défavorable à l’immobilier neuf, l’avenir du pavillon est bien plus profondément remis en cause par la lutte contre le changement climatique.

Un modèle à contre-courant.

          Ainsi, lorsqu’en octobre 2021 Emmanuelle Wargon, alors ministre du Logement, déclarait « il y a trop de pavillons individuels et ce modèle d’urbanisation n’est pas soutenable », elle ne faisait que confirmer une volonté politique de densification urbaine pour diminuer l’empreinte carbone du logement.

          Depuis, la loi « Climat et résilience », promulguée le 24 août 2021 (division par deux du rythme de bétonisation entre 2021 et 2031 par rapport à la décennie précédente, donc de 250 000 à 125 000 hectares) et les nouvelles normes de construction dictées par la Réglementation environnementale RE2020 ont acté la mise à mort du modèle individuel.

          Pourtant le confinement pendant la pandémie avait bien relancé l’intérêt des ménages pour « le pavillon avec un petit jardin » et l’exode de nombreux citadins avait semblé justifier le besoin de constructions de maisons neuves pour accueillir ces « nouveaux ruraux ».

La fin d’un modèle ?

          Mais avec une drastique diminution des surfaces constructibles (zéro artificialisation nette d'ici à 2050 !) et des normes environnementales de plus en plus strictes il devient évident que le pavillon individuel deviendra exceptionnel.

          Et si cette volonté politique est poursuivie, les pouvoirs publics et les professionnels vont alors devoir gérer la décroissance d’un marché de la construction de maisons individuelles qui pesait encore plus de 14.3 milliards d'euros en 2021, impliquant des milliers d’entreprises artisanales et des centaines de milliers d’emplois … à suivre !

   

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