Les logements classés G par leur DPE (Diagnostic de Performance Energétique), donc plus de 670.000 biens actuellement loués en France, seront interdits de location le 1° janvier 2025, dans un peu plus d’un an.
L’échéance approchant avec le risque de voir sortir du marché locatif, déjà en situation de pénurie, un lot non négligeable de biens à louer, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer des mesures d’assouplissement pour ce chantier titanesque bien mal engagé.
Un DPE toujours contesté !
D’autant que même le nouveau DPE, l’outil d’évaluation de la performance énergétique profondément remanié en Juillet 2021 pour ne plus se baser sur les consommations énergétiques passées mais sur le profil du logement, soulève toujours autant de critiques.
Critères d’évaluation controversés, nombreuses erreurs, différences de notations selon l’intervenant, formations souvent inégales des diagnostiqueurs, toutes les conditions sont réunies pour que le résultat soit contestable, jusqu’à générer des contentieux entre professionnels.
Accusé également de favoriser le chauffage au gaz plutôt que le chauffage électrique, de pénaliser les petites surfaces indispensables aux étudiants, mais aussi les logements en pignon ou au dernier étage, … le logiciel du DPE n’en finit pas de faire douter.
Un gouvernement partagé !
Il était donc évident qu’à l’approche du mur du 1° janvier 2025, et au vu du reste à faire, l’unanimité et l’euphorie que l’on observe souvent au début d’un projet ambitieux laisse la place à quelques doutes sur les chances d’aboutir à date.
Ainsi si les professionnels du secteur de l’immobilier et les entreprises du bâtiment ont toujours douté du réalisme d’un chantier de rénovation énergétique de tant de logements en si peu de temps, ce n’était pas le cas du gouvernement, poussé par l’urgence climatique.
Mais l’unanimité des décideurs politiques commence à se fissurer et l’on observe une divergence entre un ministre de l’économie qui voudrait changer le DPE, un ministre de la transition énergétique qui souhaiterait simplement l’améliorer et un ministre du logement qui l’estime fiable et insiste pour le conserver.
Une réflexion qui s’engage
Maintenant que la réalité de la situation a enfoncé un coin dans le bloc des certitudes espérons que l’on redescendra sur terre et que des aménagements pourront se faire pour rendre ce chantier titanesque un peu plus réalisable.
Revue dans le logiciel du DPE des critères de calcul de déperdition énergétique, aménagement du calendrier d’interdiction de louer, dérogations possibles pour les situations plus délicates (copropriétés, propriétaires modestes, …), exemptions pour des bâtiments remarquables mais non classés historiques (qui sont eux exonérés de DPE), … les pistes ne manquent pas, espérons donc que la peur de ne pas asphyxier encore plus le secteur du locatif sera conseillère !