Lors du lancement en Juin dernier des travaux d’élaboration du budget 2024 le ministre des finances Bruno Lemaire a fixé pour objectif de ramener la dette de la France de 111% à 108% du PIB afin de repasser sous l'objectif européen de 3% de déficit public d'ici 2027.
Avec une croissance au ralenti et la volonté de ne pas augmenter les impôts les économies à réaliser se montent ainsi à plusieurs milliards d’euros (de 10 à 15 !) et impacteront donc de nombreux secteurs dont, bien évidemment, le logement.
Du négatif !
Car la politique du logement est considérée par Bercy comme dispendieuse et même « trop coûteuse pour des résultats médiocres » selon Gabriel Attal, alors ministre chargé des Comptes publics.
C’est ainsi le gouvernement, par la voix de la 1° ministre Elisabeth Borne, vient d'annoncer la fin, en décembre 2024, de la réduction d’impôt Pinel pour l’investissement locatif qui coûte près d’un milliard d'euros par an à l’État.
On imagine la déception des acteurs du secteur immobilier qui espéraient malgré tout des mesures incitatives pour le logement et notamment le logement locatif en situation de quasi pénurie.
Du positif !
En revanche il est certain que l’avantage fiscal attribué aux logements touristiques type Airbnb sera raboté de manière à rééquilibrer les conditions d’imposition des locations saisonnières et de longue durée.
De plus le rapporteur général du budget à l'Assemblée, Jean-René Cazeneuve, envisage de durcir partout les conditions de location saisonnière dès lors que cela touche ceux « qui achètent trois, quatre ou cinq appartements pour en faire un business très lucratif ».
Mais il semble également que le gouvernement ait pris la mesure des difficultés liées au chantier national de rénovation énergétique en annonçant notamment une forte augmentation du budget de l’aide publique pour la rénovation des logements, MaPrimeRénov', dont l’enveloppe va passer de 2,4 milliards d’euros cette année à 4 milliards en 2024, soit une hausse de 1,6 milliard.
En conclusion !
Si l’on peut regretter que la politique du logement soit considérée comme trop coûteuse, à l’heure où l’on observe une raréfaction de l’offre, on peut malgré tout apprécier la prise de conscience de certains déséquilibres (conditions de location saisonnière / longue durée), ou difficultés (rénovation énergétique pour les propriétaires bailleurs).
En espérant bien sûr que cette prise de conscience se doublera d’une volonté d’agir se concrétisant par une réglementation plus favorable à l’investissement locatif nécessaire au logement de millions de citoyens.