Connu aussi comme l’un des paradoxes de Tocqueville, philosophe politique du 19ième siècle qui a découvert plusieurs paradoxes sociaux, l’insatisfaction croissante qualifie certains comportements étonnants des acteurs de nos sociétés.
C’est Alexis de Tocqueville qui a constaté, avec surprise, que plus une situation s'améliore (liberté, revenus, sécurité, ...), plus l'écart restant avec la situation idéale est ressenti comme intolérable par ceux-là mêmes qui bénéficient de cette amélioration.
Un référentiel qui évolue
Appliqué à la société en général, ce paradoxe s’explique par l’évolution de la norme sociale qui devient plus « exigeante » quand la situation s’améliore et que le bien-être augmente, ce qui fait que même un petit « reste à satisfaire » est aussi, sinon plus, intolérable que l’insatisfaction initiale.
Appliqué à des situations individuelles il semblerait que l’on place la barre (la référence) de plus en plus haut au fur et à mesure de l’assouvissement des besoins, en « oubliant » la situation de départ et donc le chemin parcouru.
De nombreux propriétaires bailleurs ont déjà « expérimenté » ce paradoxe avec des locataires exigeants à n’en plus finir, c’est le cas de Jacques R. à Lyon qui n’a trouvé son salut qu’en changeant de locataire.
Des demandes sans fin
Jacques R. savait bien, en mettant en location le logement tout juste hérité de ses parents, que ce bien n’était pas sans reproches et qu’un rafraichissement des lieux et de son équipement était nécessaire.
Ainsi quand son premier locataire s’est plaint du mode de chauffage (une chaudière au fuel ancienne et peu économe !) et de l’isolation, il n’a pas attendu pour faire changer la chaudière et remplacer fenêtres et portes pour gagner en performance énergétique.
Puis quand son locataire s’est ensuite plaint d’une fuite au niveau du robinet de la baignoire, il n’a pas non plus hésité à refaire toute la tuyauterie, la robinetterie et même remplacer le ballon d’eau chaude pour l’adapter à la consommation des occupants, plus nombreux.
Trop c’est trop !
Mais quand le locataire s’est à nouveau plaint … que le rideau de la baignoire aurait également dû être changé car d’un design un peu ancien, Jacques R. a enfin réalisé que, même les demandes majeures ayant été satisfaites, il n’en finirait pourtant jamais avec ce locataire jamais content.
Aux premiers signes d’une insatisfaction « surévaluée » de leur locataire les propriétaires bailleurs ont donc tout intérêt à rapidement faire preuve de résistance pour ne pas s’engager dans cet engrenage et éviter que le superficiel « reste à satisfaire » ne prennent le pas sur l’essentiel « déjà satisfait » !