Ce sigle, que l’on voit de plus en plus utilisé dans les articles, chroniques et documentaires, recouvre une réalité, un comportement qui cherche à effacer le collectif devant l’individuel.
En effet NIMBY, acronyme anglais pour « Not In My BackYard », se traduit par « pas dans mon jardin » et illustre une réaction de plus en plus épidermique de particuliers face à des projets « d’intérêt général » affectant leur confort personnel ou leurs convictions.
Des sujets qui fachent !
Implantations d’usines, de centres de tri ou de traitement des déchets, de centres commerciaux, d’aéroports, … et même construction de routes sont ainsi combattues par des riverains craignant une dégradation de leur quotidien.
Mais c’est également le cas de constructions pourtant plébiscitées « mais ailleurs » par ceux-là mêmes qui les combattent « chez eux » lorsqu’ils se révoltent contre une implantation d’éolienne ou d’un champ de panneaux solaires, d’une usine de fabrication d’isolant ou d’une construction de voie ferrée.
Et cette phobie ne s’arrête pas là puisqu’elle concerne maintenant des activités parfois essentielles telles que l’alimentation ou l’on combat la proximité (pourtant à la campagne !) d’une ferme, de champs, d’une basse-cour … mais aussi, plus pittoresque, la promiscuité avec un coq !
Le logement aussi !
L’urbanisme n’échappe pas à cette tendance, d’autant plus que les nouvelles réglementations en matière de construction visent à limiter l’artificialisation des sols (ZAN : Zéro Artificialisation nette à l’horizon 2050) et donc à densifier l’habitat existant.
La recherche de m2 supplémentaires de foncier à bâtir pour loger les habitants progressivement interdits d’expansion en dehors des communes existantes conduit à réduire la taille des terrains constructibles dont la superficie médiane a reculé, en dix ans, de 18 % au niveau national pour atteindre aujourd’hui 670 m2.
Mais, outre les terrains plus petits qui rapprochent les voisins, les constructions annexes sur des terrains maintenant jugés trop grands et les agrandissements des bâtiments existants n’ont pas fini de provoquer des litiges de voisinage !
Et ce n’est que le début !
On peut en effet comprendre le désarroi d’un particulier qui voit son voisinage se rapprocher inexorablement et grignoter « sa tranquillité », et on ne peut que compatir à celui de l’occupant qui voit la luminosité de sa maison divisée par deux par le rehaussement d’un étage de la maison de son voisin proche.
Et pourtant cette évolution n’en est qu’à ses débuts ainsi que le montre l’exemple du comté de Los Angeles qui, confronté au même problème de rareté des logements que nous-mêmes, a réussi, entre 2018 et 2023, à augmenter dans certaines villes le parc de logement de presque 2%, uniquement en autorisant un maximum de permis de construire d’ADUs (Accessory Dwelling Units), logements créés sur des parcelles déjà construites !