Ces dernières années des épisodes plus fréquents et plus intenses de sécheresse ont multiplié les sinistres sur les bâtiments et maisons, jusqu’à les rendre inhabitables car devenus dangereux.
En effet, dans de nombreuses régions au sous-sol argileux où vagues de sécheresse et épisodes pluvieux se sont succédé, la rétractation puis le gonflement des sols a fragilisé les fondations, lézardant les murs.
Un phénomène national.
L’ampleur du phénomène est sans égal car la Cour des comptes estime que ce risque de fissures sur les habitations, dû au retrait-gonflement de sols argileux, concerne 10,4 millions de maisons individuelles en métropole, soit plus de la moitié du parc.
Et le coût de telles catastrophes grimpe rapidement à cause de l’ampleur des travaux à engager pour sécuriser une habitation touchée : micropieux ou longrines pour conforter les fondations, injection de béton liquide pour soutenir une dalle flottante, réfection des murs extérieurs (crépis, peintures, …), parfois même réfection des sols et murs intérieurs, …
C’est ainsi que les professionnels de l’assurance ont estimé à 2,5 milliards d'euros le coût de la sécheresse historique de 2022 et tablent sur une moyenne de 1,5 milliards d’euros par an à l’horizon 2050.
Une prise en charge difficile
Il ne faut donc pas être étonné de la réticence des assureurs à prendre en charge financièrement ces sinistres particulièrement onéreux et on imagine alors sans peine le désarroi de milliers de propriétaires victimes de la sécheresse, démunis face aux autorités et aux compagnies d’assurances.
Car la garantie catastrophes naturelles de l’assurance multirisques habitation couvre les dégâts subis à la suite d’une sécheresse … mais à la seule condition qu’un arrêté interministériel paru au Journal officiel constate l’état de catastrophe naturelle dans le département ou la zone géographique concernée et pendant la période définie par l’arrêté ; c’est ainsi qu’en 2021, par exemple, seulement 14,41 % des requêtes communales ont obtenu satisfaction !
Et il faut ajouter à ce filtre gouvernemental les freins imaginés par les assureurs frileux tels la « découverte » de causes alternatives permettant de ne pas faire jouer la garantie (malfaçons, proximité d’arbres, …), l’expert mandaté par l’assureur étant tout sauf impartial car rémunéré plus ou moins directement par elle-même !
Patience et persévérance
Enfin, et je parle en connaissance de cause pour l’avoir vécu, il faut s’armer de patience mais aussi faire preuve de persévérance dans le parcours du combattant qui s’engage alors, le temps jouant pour l’assureur face au propriétaire vivant dans un logement souvent devenu inconfortable, sinon dangereux.
C’est en effet après presque 2 années usantes d’échanges de plus en plus « discourtois » que j’ai pu obtenir gain de cause, après étude de sol, contre-expertises, … tout simplement en demandant l’intervention du service médiation de mon assureur qui manifestement préférait éviter de porter l’affaire en justice !