L’immobilier locatif privé en danger ?

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Publié par Wizi le 24/03/2025, modifié le 25/03/2025.

         Sur les plus de 30 millions de résidences principales que compte la France, près de la moitié appartient au parc locatif du pays, partagé à 60% - 40% entre secteur privé et secteur public.

         Plus du quart des logements principaux est donc destiné à la location grâce à des acteurs du secteur privé (particuliers, SCPI, …), et il s’agit bien d’un secteur primordial car il répond ainsi à un besoin essentiel d’un quart des ménages (plus de 7,5 millions de familles) : un toit.

Une activité décriée …

En France 97% du parc locatif privé sont détenus par des personnes physiques, dont 3,5% détiennent la moitié des logements en location, ce qui reflète une démarche d’accumulation patrimoniale, principale cause du stéréotype du « riche propriétaire rentier ».

En réalité il s’agit donc d’un marché très fragmenté où le multipropriétaire aisé côtoie nombre de particuliers pour lesquels, après un emprunt immobilier, la location d’un bien constitue un revenu complémentaire et/ou l’anticipation d’une retraite prévisiblement insuffisante.

Mais en tout état de cause il n’en reste pas moins que, malgré des retours d’expériences parfois négatifs et un traitement médiatique souvent déséquilibré, le parc locatif privé se révèle indispensable et constitue un réel « service » rendu à la collectivité, mais fragile et qu’il faut préserver.

… mais pourtant essentielle !

        Car ce secteur locatif privé excite la convoitise de gérants d’actifs chargés de faire fructifier une masse croissante de capitaux financiers issus de l’épargne des individus, des entreprises et des états.

        Après l’immobilier de bureau et l’immobilier commercial, l’immobilier locatif, encore majoritairement entre les mains de particuliers, attise donc l’appétit de grands groupes qui le voient comme un instrument financier plutôt que comme un bien social.

        C’est ainsi que la financiarisation de l’immobilier se développe, évinçant les particuliers bailleurs, et contribuant à une crise mondiale du logement où la cherté des loyers liée à la spéculation se conjugue avec la rareté liée à la conversion continue du parc locatif vers la location saisonnière jugée plus rentable.

Et menacée ?

        Dans de nombreuses grandes villes de la planète se loger à coût raisonnable devient donc un exploit tel que le vivent les locataires à Berlin qui hésitent à déménager par peur de voir leur nouveau loyer être doublé ou en Irlande où, déjà en 2022, 59 % des Irlandais âgés de 20 à 34 ans vivaient encore chez leurs parents.

        Bien que souvent décrié et malmené par la législation, l’immobilier locatif privé reste donc un pilier de nos sociétés et les pays qui le voient se faire grignoter par les grands fonds d’actifs gagneraient à réagir pour le préserver !

   

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