Pendant longtemps le phénomène Airbnb a tiré le secteur de la location saisonnière vers des sommets jusqu’à déstabiliser le marché de la location longue durée et dénaturer les villes et quartiers touristiques devenus des lieux de passage.
Car il faut bien admettre que, pour un propriétaire bailleur guidé par la rentabilité de l’exploitation de son bien et une plus grande latitude réglementaire, la location courte durée a jusqu’ici bénéficié d’atouts incontestables.
Avantage à la courte durée !
Tout d’abord, l’attractivité de certains lieux et la liberté de fixation du prix de la nuitée ont progressivement transformé une activité ponctuelle initialement basée sur le partage en un secteur touristique de masse très lucratif.
En effet, un bien situé en zone touristique génère, de prime abord, un revenu incomparable en location courte durée, le prix de la nuitée n’étant limité que par l’attractivité du lieu et donc par le niveau de la demande.
Et, même si le rendement est affecté par les charges inhérentes à la courte durée (taxe d’habitation, charges locatives) et à une rotation importante des visiteurs (gestion locative, entretien, usure de l’équipement) il n’en reste pas moins que le propriétaire reste bien plus maître de son bien et libre de ses choix.
Un rééquilibrage progressif !
Mais le développement exponentiel de la location saisonnière et ses conséquences sur l’offre locative longue durée ont conduit les autorités locales et nationales à imaginer des mesures pour freiner une évolution mortifère pour des villes et quartiers devenus invivables pour les locaux.
On a alors vu émerger des mesures de plus en plus restrictives sur l’ouverture de nouveaux meublés touristiques (immatriculation, changement d’usage, …) jusqu’à cette nouvelle loi (appelée loi anti Airbnb !) du 7 novembre 2024 qui ambitionne d’encadrer les meublés de tourisme type Airbnb pour favoriser le logement permanent.
Fiscalité moins favorable (abattement fiscal raboté, …), réglementation énergétique alignée sur celle des biens en location de longue durée pour les nouveaux biens proposés en location saisonnière (DPE, interdictions de louer, …), pouvoir des maires renforcé (quotas d’autorisations de meublés de tourisme, secteurs réservés, enregistrement obligatoire, ...), sont devenues les principales mesures visant à freiner une dérive inquiétante.
Match nul ?
Il est évident que cette nouvelle loi et les contraintes et restrictions qu’elle impose au secteur de la location saisonnière en diminue les avantages et va contribuer à rééquilibrer les offres locatives courte et longue durée.
Pour un investisseur le choix entre les deux scénarios de location devient donc plus difficile, entre ces nouvelles obligations et une rentabilité acquise pour les seuls hébergements bien situés avec un taux d’occupation maximal : match nul ?