Location saisonnière : trop c’est trop ?   

Retourner au sommaire

Publié par Wizi le 17/08/2022, modifié le 29/08/2022.

Dans une précédente lettre nous évoquions le boom de la location saisonnière et ses conséquences sur le tissu local de nombreuses villes qui souffrent … d’être trop touristiques.

Paris, Bordeaux, Montpellier, Biarritz, Etretat, … la liste des villes engagées dans un combat visant à limiter une activité destructrice pour leur identité s’allonge au gré des arrêtés municipaux et des jugements des tribunaux sollicités par ceux qui veulent les faire annuler.

Un phénomène destructeur.

« La mairie d'Étretat s'inquiète du succès grandissant d'Airbnb ».

« Logement à l’île d'Yeu : l'appel au secours des résidents ».

« Une action contre la crise du logement le 10 septembre à Douarnenez ».

« Prix de l’immobilier : aux Sables-d’Olonne, le problème c’est la location de courte durée ».

« Le Pays Basque durcit les règles des locations touristiques pour endiguer la crise du logement ».

Pas un jour sans un titre dans la presse pour s’insurger contre une présence touristique destructrice et pousser les autorités locales à agir pour la limiter. Car il s’agit bien de survie ! L’excès de locations saisonnières pour les « touristes » finit par rendre les villes invivables pour la population locale. Raréfaction des commerces, des services, des artisans, des loisirs, des classes d’école, … les moyens nécessaires à la vie quotidienne des résidents permanents disparaissent au profit d’une offre destinée à une clientèle de passage. Se loger à l’année devient difficile pour les locaux par la diminution de l’offre de logements et par l’augmentation consécutive des prix à l’achat … et des loyers. Conséquence, les villes se vident peu à peu de leurs « vrais » habitants.

Car les résidents font vivre leur ville alors que les gens de passage la « consomme » !

Une prise de conscience.

Mais la prise de conscience des administrations locales qui cherchent maintenant à freiner la progression de ce phénomène est heureusement soutenue par l’exaspération des résidents. Une vie de quartier bouleversée, l’impression de vivre dans un hôtel, les nuisances d’un voisinage éphémère, l’augmentation du coût de la vie, … les griefs des locaux se multiplient et les poussent à se rebiffer. Application stricte du règlement de copropriété, plaintes systématiques en cas de nuisances, les initiatives ne manquent pas, jusqu’à flirter avec les limites de la légalité, par exemple en sabotant les boîtes à clés, symboles de la déshumanisation de ce voisinage

Elle est loin l’image idyllique de la rencontre avec le voyageur étranger avec ses rêves d’échanges, de partage de culture et d’expériences !

Retour de boomerang ?

Heureusement les administrations locales et les résidents permanents devraient progressivement pouvoir compter sur la conséquence naturelle de tout phénomène excessif : l’asphyxie. Car, à trop changer pour accueillir les voyageurs les villes perdent leur identité et … des raisons de les visiter. Muséifiées, transformées en clubs de vacances, en lieux de passage, elles perdent leur personnalité et des atouts qui justifiaient le voyage.

Car il est certain que l’idée de visiter une ville pour n’y rencontrer qu’une foule d’autres visiteurs a de quoi décourager. Et bien des voyageurs sont plutôt favorables maintenant aux limitations d’hébergements saisonniers … dans leur propre intérêt ! Jusqu’au moment, espérons-le, où l’offre de logements saisonniers devenue excédentaire se régulera d’elle-même selon la loi de l’offre et de la demande.

Retourner au sommaire