Les agriculteurs se sont manifestés dernièrement avec des actions originales telle que le retournement des panneaux d’entrée dans les villes pour alerter sur les contraintes qui pèsent sur leur activité et qui leur donnent l’impression que « l’on marche sur la tête » !
Il faut dire que la multiplication des réglementations et directives produites par une bureaucratie locale, nationale et européenne entrave progressivement le fonctionnement de certains secteurs d’activité et que celui du logement n’y échappe pas.
Des mesures multiples …
Coûts de construction croissants avec la réglementation environnementale RE2020, fin programmée du dispositif Pinel, coups de rabot sur le Prêt à Taux Zéro, augmentation drastique de la taxe foncière, obligation de rénovation énergétique sous peine d’interdiction de louer, encadrement des loyers, aucun acteur du secteur du logement n’aura été épargné.
Même les candidats primo-accédants déjà victimes de prix élevés en neuf ou ancien, de taux d’intérêts encore significatifs et d’une inflation cumulée qui a grevé leur pouvoir d’achat vont se voir évincés progressivement de projets de construction de maisons individuelles à cause d’un foncier de plus en plus rare, et donc cher, conséquence de la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN).
Et que dire des propriétaires bailleurs qui se réorientaient vers la location saisonnière en espérant plus de libertés de choix et d’action et qui se voient progressivement rattrapés par une réglementation spécifique de plus en plus contraignante de la part des municipalités dont le pouvoir d’action sur le logement local a été récemment élargi par la loi.
… souvent contre-productives !
La multiplication des mesures est anxiogène pour un secteur d’activité qui vise le long terme, nécessite de la stabilité, et comporte des acteurs dont le projet d’achat, de construction, d’investissement est celui d’une vie au regard de la durée des emprunts ou placements réalisés.
Mais ce constat se noircit encore quand on examine certaines mesures devenant contre-productives car s’attaquant aux conséquences de difficultés plutôt qu’à leurs causes.
Il en est ainsi de l’encadrement des loyers qui, en voulant favoriser le logement des plus modestes, a fortement contribué à la raréfaction du parc locatif avec pour effet boomerang de favoriser les hauts revenus car, devant une demande forte et même si le loyer est bloqué, il est évident que le choix du propriétaire va se porter … vers le « meilleur » dossier !
Pas des panneaux, mais des signes !
A contrario du monde paysan, qui a su trouver des modes d’action originaux pour alerter l’opinion et le pouvoir, le secteur du logement ne s’est pas manifesté autrement que par des signes involontaires, mais pourtant bien visibles, tels que la baisse historique de la construction neuve, un marché du logement déclinant, et des acteurs attentistes.
Et certaines statistiques en attestent quand 1 243 agences immobilières (sur environ 25 000) ont encore fait faillite en 2024, après 912 faillites en 2023 (+36,3 %), loin devant les 297 de 2021 !