Dans la multiplicité des critères de sélection d’un candidat locataire, certains sont légaux et officiels, d’autres interdits mais pratiqués « discrètement », et ils sont bien plus nombreux !
Ainsi en Belgique un candidat locataire a fait condamner, pour discrimination liée au sexe, une agence immobilière dont le client propriétaire avait passé pour consigne … de ne pas accepter de candidatures masculines.
Hommes s’abstenir !
Le propriétaire de plusieurs logements de cet immeuble avait déjà réservé l’attribution de ses logements exclusivement à des étudiantes et l’arrivée d’un résident masculin dans ce bâtiment « féminisé » lui faisait craindre des « désagréments ».
Ce critère de sélection, bien évidemment illégal car discriminatoire, a étonné car on est plus habitué à des situations de discrimination sur l’âge, l’origine, la situation de famille, … et bien d’autres critères inavoués !
Et pourtant ce cas n’est pas isolé, bien plus évidemment dans ce que les professionnels de l’immobilier nomment « le marché gris de particulier à particulier » que lors de mises en location par une agence immobilière, car bien sûr plus visible et donc nécessairement plus vigilante.
De bonnes raisons ?
Car louer de préférence à un public féminin se base sur les clichés, les stéréotypes et les « évidences » sexistes qui génèrent une conviction de différences de comportement entre locataires féminins et masculins.
Une femme ne sait-elle pas tenir bien mieux une maison qu’un homme (moins de dégradations) ? N’a-t-elle pas en général plus de capacités dans la gestion rigoureuse d’un budget (moins d’impayés) ? N’est-elle pas en général bien plus sérieuse et raisonnable qu’un homme (moins de nuisances de voisinage) ?
On voit bien que ce critère de sélection répond à bien des préoccupations des propriétaires au moment de la sélection de leur locataire, à tel point qu’il tendraient à considérer cette discrimination comme plutôt « positive » !
Donc, après tout …
Au vu des avantages supposés pour les propriétaires qui le pratiquent il est certain que privilégier des candidatures féminines n’est pas exceptionnel mais on ne saura jamais établir l’ampleur de ce phénomène car qui oserait avouer un comportement discriminatoire et donc illégal ?
Mais, finalement, à une époque où l’égalité entre hommes et femmes est encore loin d’être une réalité, doit-on critiquer une pratique qui leur donne cette fois « un petit avantage » ?