Qui veut encore devenir agent immobilier ?  

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Publié par Wizi le 08/07/2024, modifié le 17/07/2024.

          L’Unis, la Fnaim et le SNPI, les trois principaux syndicats de professionnels de l’immobilier ont déposé un recours devant le Conseil d’État dans l’espoir que le prochain gouvernement relève leurs honoraires.

          Cette demande n’est pas anecdotique, elle illustre le marasme qui règne depuis bientôt deux ans dans le secteur immobilier en général et qui impacte bien évidemment les agences immobilières, condamnées à rechercher des solutions pour survivre.

Un secteur sinistré.

          Il faut dire qu’en France le nombre de défaillances d’agences immobilières a bondi de 116,7% en 2023, soit plus de 800 et que la Fnaim prévoit que 1 400 agences supplémentaires devraient encore faire faillite cette année, autant que l’hécatombe, en 2009, qui a suivi la crise des subprimes.

          Et, si un panneau « bail à céder » sur la vitrine d’une agence immobilière peut prêter à sourire, il n’en reste pas moins que l’impact humain est important et dépasse en matière d’emplois supprimés bien plus que les centaines d’emplois concernés par les plans de départ annoncés par les grands de la construction que sont Nexity, Vinci et Bouygues immobilier.

          Ce sont surtout les petites agences indépendantes des grands réseaux qui souffrent, souvent spécialisées dans les transactions (toujours en chute libre), nouvellement installées, ou avec un PGE (Prêt Garanti par l’Etat) souscrit pendant la crise du Covid en 2021 et qu’elles doivent aujourd'hui rembourser.

Des prévisions pessimistes.

          Ainsi, et même si que ce nombre global de défaillances en 2023 ne représente qu'à peine 3% des agences immobilières en France, les professionnels redoublent de pessimisme car le secteur de la transaction est, bien évidemment, fortement lié à celui de la construction immobilière actuellement sinistré.

          En outre, les difficultés d’accès à l’emprunt immobilier des primo-accédants et les prix de vente excessifs des biens, après des années de hausse continue, freinent encore plus la mobilité des ménages, principal moteur dans les projets d’achat et de vente immobilière, mais aussi de la gestion locative.

          Enfin, ce ne sont pas les conditions économiques avec une inflation encore prégnante, le contexte géopolitique avec le conflit en Ukraine, et maintenant le marasme politique consécutif à la dissolution surprise de l’assemblée parlementaire le 9 Juin qui pourraient rendre optimistes les prévisionnistes.

Un résultat non garanti.

          Il n’est donc pas étonnant que ces trois principaux syndicats de professionnels de l’immobilier, à défaut de pouvoir intervenir sur le volume des transactions,  demandent la revalorisation des frais qu’ils facturent lors de la mise en location d’un bien car il s'agit en fait de suivre la loi Alur qui précise que les plafonds de rémunération des intermédiaires, lors d'une mise en location, sont révisables tous les ans par arrêté ministériel, en fonction de l'indice de référence des loyers, ce qui n’a jamais été fait depuis 10 ans !

          Mais, vu le contexte économique et les incertitudes politiques à venir, il semble peu probable qu’ils obtiennent satisfaction d’autant qu’une augmentation des frais liée à un changement de logement … risque d’être contre-productive et freiner encore plus les projets de déménagement !  

   

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