Revenu locatif en danger ?

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Publié par Wizi le 10/03/2022, modifié le 29/07/2022.

En devenant planétaire notre économie a multiplié les échanges et les interactions entre pays. Mais, si ce modèle a boosté les économies des nations, il a récemment montré une grande vulnérabilité à cause des innombrables interdépendances qu’il suppose. La désorganisation des outils de production et des circuits logistiques provoquée par la pandémie de Covid dans notre économie en est la preuve, à tel point que beaucoup de pays cherchent maintenant à reconquérir leur indépendance dans des secteurs considérés comme essentiels ou stratégiques.

Mais, pour le moment nous en avons subi les effets sous la forme d’une chute brutale de l’activité mondiale génératrice de pénurie, suivie maintenant par une reprise tout aussi rapide et génératrice d’autant de pénurie, mais également d’une inflation qui s’envole, ce qui impactera aussi le secteur de la location immobilière.

Une révision des loyers encadrée !

Car, sous l’effet de la hausse des coûts de l'énergie, les prix à la consommation ont bondi de 3,6 % en février 2022 sur douze mois glissants, après une progression de 2,9 % en janvier et de 2,8 % les deux mois précédents, selon les données provisoires publiées par l'Insee.

Heureusement les baux de location prévoient généralement une clause de révision annuelle des loyers, qui dépend justement de l’évolution de l’inflation. Car la loi permet aux bailleurs de réévaluer une fois par an le loyer d'un logement vide ou meublé, à la date anniversaire du contrat, selon l’évolution du dernier Indice de Référence des Loyers (IRL).

Cet indice est calculé tous les trimestres à partir de la moyenne, sur les 12 derniers mois, de l'évolution des prix à la consommation hors loyers et hors tabac. Sa valeur pour le dernier trimestre 2021 a été publié le 14 janvier 2022 par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et servira de base à toutes les augmentations de loyers, pour les baux qui prévoient une révision annuelle au premier trimestre de l’année. L'indice du 4e trimestre 2021 s'élève donc désormais à 132,62, ce qui représente une hausse annuelle de 1,61 %, alors qu’il n’avait augmenté que de 0,83 % au 3e trimestre 2021.

Les bailleurs prudents et avertis qui ont bien pris soin de stipuler dans leur modèle de contrat de bail cette clause annuelle de révision des loyers pourront donc amortir une partie de cette hausse du coût de la vie.

Des coûts de travaux qui s’envolent !

Tous les professionnels du secteur du bâtiment le constatent : la pénurie des matériaux nécessaires aux travaux de construction et de rénovation fait croître de manière inquiétante les prix. Mais la hausse des coûts de l'énergie y contribue également, à tel point que chaque semaine voit son cortège d’augmentations. A se demander à partir de quel moment ces augmentations commenceront à limiter les projets de construction mais aussi de rénovation et d’entretien ?

C’est ainsi d’ailleurs que l’on observe une tendance des professionnels du bâtiment (et d’autres !) à limiter la durée de validité de leur devis de travaux pour tenir compte de cette augmentation continue et rapide. Car, si cette mention est obligatoire, c'est bien le prestataire qui décide de la durée de validité de son devis !

Pour entretenir leurs biens à louer les particuliers bailleurs devront donc composer avec cette envolée des prix des matériaux. Mais les services sont aussi impactés car comment imaginer qu’un artisan pourra encore longtemps ne pas répercuter sur le tarif de ses interventions le coût du carburant qui n’en finit pas d’augmenter, la guerre actuelle en Ukraine attisant les braises d’une pandémie encore active ?

Que d’incertitudes !

Peu de bailleurs ont déjà vécu une période chargée d’autant d’incertitudes que celle que nous vivons en ce moment. Autant les économistes ont été incapables de prévoir les conséquences de la pandémie et de sa sortie, autant ils sont démunis pour imaginer les conséquences du conflit en cours et des sanctions économiques et financières qui seront appliquées réciproquement.

Mais les bailleurs peuvent se consoler car, si bien des avoirs sont fluctuants et volatils, c’est encore la valeur de leur patrimoine locatif qui conserve la plus grande stabilité !

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