Un taux d’usure « gonflé » comme cadeau de fin d’année ?  

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Publié par Wizi le 26/12/2022, modifié le 30/12/2022.

Une demande atone, sous l’effet du resserrement des conditions de crédit et de la perte de pouvoir d’achat liée à l’inflation, qui entraine une diminution drastique du volume des ventes immobilières.

Une augmentation de l’offre de vente, en réaction notamment à l’obligation de rénovation énergétique, qui induit une baisse maintenant régulière du prix au m2.

Mais peu de leviers existent qui puissent redresser rapidement cette tendance que de plus en plus de professionnels voient s’orienter irrémédiablement vers un prochain krach immobilier.

Le taux d’usure comme bouffée d’oxygène ?

La chute drastique des dossiers de prêts immobiliers accordés annonçait cette évolution. Et le taux d’usure, fixé trimestriellement par la Banque de France sur la base des taux pratiqués sur les 3 mois précédents, a été accusé par nombre d’acteurs du marché immobilier, d’être responsable de cette hémorragie de dossiers refusés.

Mais la course à l'échalotte permanente entre la hausse des taux d’emprunt immobilier et la hausse du taux d’usure ne semble pas prêt de s’interrompre car, alors que l’échéance du rehaussement du taux d’usure approche (1° janvier 2023), la Banque centrale européenne vient à nouveau de relever ses taux d'intérêt d'un demi-point … ce qui impliquera évidemment une hausse les taux d’intérêt pratiqués par les banques sur les prêts immobiliers.

Pourtant une décision de fixer le taux d’usure à un niveau plus élevé qu’attendu par son mode de calcul serait un cadeau de fin d’année bien accueilli par les professionnels du secteur car elle permettrait aux banques d’accepter plus de dossiers de prêt … si elles n’en profitent pas, bien sûr, pour relever exagérément leurs taux d’intérêt !

Le taux d’usure comme frein à l’inflation ?

Mais le gouverneur de la banque de France semble toujours réticent à reconnaitre que les taux d’usure bloquent les dossiers de prêt immobilier. Il faut dire que le taux d’usure est avant tout destiné à protéger les particuliers de l’usure, c’est-à-dire de conditions d’emprunt abusives.

Libérer à la hausse les taux d’usure provoquerait donc l’acceptation de dossiers avec des taux d’intérêts plus élevés encore, avec le risque d’engager des emprunteurs « financièrement limite » dans une opération flirtant avec le surendettement.

Mais il faut aussi reconnaitre que le taux d’usure peut également être vu comme un outil efficace pour lutter contre l’inflation en abaissant le niveau d’activité du secteur immobilier et donc en limitant la surchauffe des prix qui le caractérise depuis plusieurs années !

Pas de cadeau !

Après une époque d’argent « pas cher » pour contrer les effets de la pandémie de coronavirus, les autorités monétaires veulent juguler le plus grand danger actuel pour nos économies, une inflation qui détruit pouvoir d’achat et donc politique de consommation.

Il est donc probable qu’il soit vain d’espérer un quelconque effort des autorités monétaires pour augmenter le prochain taux d’usure au-delà de la valeur projetée par l’actuel mode de calcul car ce serait contraire à leur priorité du moment.

Il faudra donc attendre pour le cadeau de fin d’année mais, malgré tout, l’équipe Wizi vous souhaite de bonnes et heureuses fêtes de fin d’année !

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