A l’heure où la pénurie de biens à louer devient problématique, le gisement foncier de millions de m2 de bureaux durablement vides, mais qui pourraient être réhabilités en logements, fait rêver élus et … promoteurs.
Car depuis la pandémie du covid19 nombre de bureaux ont été désertés, « victimes » du télétravail imposé pour enrayer la propagation de la maladie en limitant les contacts entre individus.
Une désertion durable.
Et si le changement des habitudes de travail semblait provisoire, juste le temps des épisodes de confinement imposés, il s’est en fait installé dans les habitudes et les pratiques aussi bien des entreprises que de leurs salariés dont l’activité peut se délocaliser au domicile.
C’est ainsi qu’en 2024 télétravailler quelques jours par semaine est devenu une exigence de nombreux candidats à une embauche, au « désespoir » de certains employeurs qui aimeraient, pour diverses raisons avouables ou non, rapatrier leurs équipes au bureau.
Ce qui n’aurait pu être qu’un épiphénomène s’est donc inscrit durablement dans le paysage des entreprises et remet en question leur organisation … et leurs locaux devenus inutiles ou trop grands !
Un parc devenu pléthorique.
Ainsi, avec un taux de vacance des bureaux qui flirte maintenant avec les 20%, le quartier de la défense à Paris, longtemps emblématique de la frénésie de construction de bureaux, doit se réinventer et oublier le tous-bureaux au profit d’une composition de bureaux, logements, commerces, restaurants, équipements culturels et sportifs, services, résidences étudiantes, …
Une révolution est donc engagée qui vise à réhabiliter un parc de bureaux vacants devenu pléthorique avec plus de 4 millions de m2 de bureaux vides en région parisienne soit 2 fois plus qu’avant la crise sanitaire.
D’autant que ces reconversions contribueront aux objectifs climatiques en rénovant des surfaces devenues parfois obsolètes au niveau énergétique, en évitant de nouvelles artificialisations des sols (loi Zéro Artificialisation Nette) et avec une estimation d’un bilan carbone divisé par 2 par rapport à une construction neuve.
Une piste prometteuse ?
Bien malin celui qui pourrait estimer le nombre de logements qui pourraient émerger de ces reconversions car, bien évidemment, pour chaque immeuble et espace de bureaux, il faut d’abord établir la faisabilité (technique et financière) du projet.
D’ailleurs même les législateurs se sont saisis du sujet car plusieurs textes ont déjà été soumis aux élus avant de s’être un peu … égarés dans les inconnues du calendrier législatif actuel !